Le constructeur américain de véhicules électriques haut de gamme Tesla a annoncé dimanche avoir livré près d’un million de véhicules au cours de l’année 2021, quasiment deux fois plus qu’en 2020, faisant mieux que prévu malgré les difficultés mondiales d’approvisionnement.
Tesla a livré plus de 936 000 voitures, tous modèles confondus, en 2021, ce qui représente une croissance de 87,4 % par rapport à l’année précédente. Le constructeur fait ainsi bien mieux que l’objectif annoncé en janvier dernier, de faire croître ses livraisons de 50 % en moyenne par an pendant plusieurs années.
Le groupe, qui a choisi de déménager son siège de Palo Alto (Californie) à Austin (Texas), a vendu 911 208 exemplaires de ses modèles 3 et Y, et 24 964 véhicules de ses modèles luxe S et X (vendus respectivement 90 000 et 100 000 dollars pièce).
Sur le seul quatrième trimestre, ce sont 308 600 voitures qui ont été livrées, en hausse de 0,9 % par rapport au même trimestre l’an passé. Un peu plus tôt dans l’année, au deuxième trimestre, Tesla avait franchi, pour la première fois, le seuil des 200 000 voitures livrées (201 250).
Tesla a réussi à faire fi des problèmes logistiques mondiaux qui ont pénalisé l’ensemble du secteur automobile. Elon Musk avait déjà indiqué avoir pu contourner une bonne partie de la pénurie de semi-conducteurs en utilisant de nouveaux modèles de puces et en réécrivant les logiciels en conséquence.
En octobre, Tesla avait été dopé par une mégacommande de 100 000 véhicules électriques du loueur Hertz, d’ici fin-2022. Cette annonce avait fait entrer le constructeur automobile dans le club très sélect des entreprises valant plus de 1 000 milliards de dollars en Bourse.
Le constructeur est toutefois dans le collimateur de l’agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) pour son système controversé d’aide à la conduite baptisé «Autopilot».
Le constructeur a également accepté de mettre à jour son logiciel pour empêcher les conducteurs de jouer aux jeux vidéo sur le système de la voiture quand celle-ci roule, après l’ouverture d’une enquête.
Les autorités américaines ont demandé aux opérateurs téléphoniques AT&T et Verizon un nouveau délai de deux semaines maximum pour déployer leurs nouvelles bandes de fréquence 5G, après des préoccupations sur de possibles interférences avec les appareils de bord des avions.
La mise en service, initialement prévue le 5 décembre, avait déjà été repoussée et devait se dérouler le 5 janvier. Mais les avionneurs européen Airbus et américain Boeing ont récemment exprimé leur «inquiétude» au sujet de possibles interférences de la 5G avec les radioaltimètres des avions.
Le ministre américain des Transports, Pete Buttigieg, et le patron du régulateur américain de l'aviation (FAA), Steve Dickson, ont donc proposé ce nouveau délai de mise en service, dans un courrier transmis vendredi à AT&T et Verizon, deux des principaux opérateurs téléphoniques du pays.
Ils leur demandent ainsi «de continuer à suspendre l'introduction du service commercial C-Band pour une courte période supplémentaire, n'excédant pas deux semaines au-delà de l'actuelle date de déploiement prévue le 5 janvier».
Ils assurent que le service pourra débuter «comme prévu en janvier, avec certaines exceptions autour des aéroports prioritaires», et disent vouloir «trouver une solution qui donnera l'assurance que la bande C 5G et l'aviation coexisteront en toute sécurité aux États-Unis».
«Nous avons reçu la lettre du gouvernement après 18H00 le soir du réveillon de Nouvel An. Nous sommes en train de l'examiner», a commenté Rich Young, porte-parole de Verizon, dans un courriel à l'AFP.
AT&T a également indiqué avoir reçu la lettre et être en train de l'examiner.
Les bandes de fréquence 3,7-3,8 GHz ont été attribuées à AT&T et Verizon en février à l'issue d'un appel d'offres de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Ils avaient toutefois accepté début novembre de repousser le lancement à janvier, face à des inquiétudes de la FAA sur de potentiels problèmes d'interférence avec les appareils mesurant l'altitude dans les avions, et avaient demandé des informations supplémentaires sur ces instruments, qui fonctionnent sur des bandes fréquence pouvant être utilisées pour la 5G.
La FAA a aussi émis de nouvelles directives limitant l'utilisation de ces appareils de bord dans certaines situations. Les compagnies aériennes américaines ont fait part de leur préoccupation face aux potentiels coûts induits, et appelé les autorités à trouver rapidement une solution.
Dans une lettre commune envoyée fin novembre à la Commission fédérale des communications (FCC), qui supervise le déploiement de la 5G dans le pays, AT&T et Verizon avaient expliqué vouloir procéder à ce déploiement en janvier, mais prendre jusqu'en juillet 2022 des mesures de précaution en plus de celles déjà prévues par la loi, le temps que la FAA procède à ses analyses.
Selon des économistes de Desjardins Gestion de patrimoine et de la Banque Nationale, le variant Omicron ne devrait pas provoquer de choc majeur à la bourse en 2022.
Photo : The Canadian Press / Darren Calabrese
La Presse canadienne
S'il risque d'amener des turbulences boursières, le variant Omicron ne devrait pas entraîner un choc boursier majeur. Les investisseurs devraient cependant tempérer leurs attentes après trois années exceptionnelles sur les marchés.
C'est le conseil de Michel Doucet et de son collègue Jean-René Ouellet, de Desjardins Gestion de patrimoine. Sur une période de dix ans, les deux stratèges croient qu'un épargnant avec un portefeuille équilibré (60 % d'actions, 40 % d'obligations) doit s'attendre à un rendement annuel moyen d'entre 3 % et 4 %.
Au cours des trois dernières années, un portefeuille équilibré modèle aurait procuré un rendement annuel moyen supérieur à 10 %, ce qui a créé une forme d'habitude pour les épargnants, selon eux.
Les taux d'intérêt sont déjà très bas, dit M. Ouellet lors d'une entrevue faite quelques jours avant Noël. Ça va être difficile de demander à un portefeuille d'obligation de générer un rendement de 3 % quand l'obligation gouvernementale canadienne de 10 ans a un taux de 1,50 %. Du côté des actions américaines, on est à 21 fois les bénéfices des 12 prochains mois, ce n'est pas une aubaine.
Un multiple élevé n'est pas nécessairement annonciateur d'une année 2022 décevante pour les marchés boursiers. Par contre, la corrélation entre les évaluations et les rendements est plus forte à long terme.
« Plus on paie cher, moins les rendements futurs sont élevés. »
L'économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, envisage lui aussi l'année 2022 avec prudence. Pour l'instant, il ne voit toutefois pas de raison de réviser ses prévisions à la baisse, mais il surveillera de près comment la Chine s'ajustera au variant Omicron.
Le gros facteur de risque, c'est le comportement de la Chine étant donné sa politique de tolérance zéro à l'égard de la propagation du virus, explique l'économiste.
« Si la Chine maintient cette politique, et il semble que ce soit le cas, cela pourrait avoir des impacts sur la chaîne d'approvisionnement étant donné sa position stratégique. Ceci étant dit, je suis prêt à vivre avec cette incertitude si la chaîne se désengorge après un premier trimestre plus difficile. »
Le mot en i
La Banque du Canada et la Réserve fédérale (Fed) aux États-Unis devraient également commencer à resserrer leur politique monétaire l'an prochain, afin de freiner la montée de l'inflation, croit M. Marion. Les taux d'intérêt devraient cependant demeurer inférieurs au niveau de l'inflation, ce qui est considéré comme un facteur stimulant pour l'économie.
Je pense que les banques centrales vont faire preuve de prudence, prédit l'économiste. Elles sont au courant que l'inflation est plus élevée que prévu, mais elles vont monter les taux, peut-être un petit peu plus rapidement, mais de là à les amener en territoire plus élevé que l'inflation, ce serait étonnant.
Pour le moment, le consensus des économistes prévoit cinq hausses de taux au Canada en 2022. Au Mouvement Desjardins, on n'en anticipe que deux.
« Moi, je n'y crois pas, qu'on va réussir à insérer cinq augmentations du taux directeur et que l'économie canadienne va s'en sortir. »
Une hausse trop rapide des taux d'intérêt pourrait faire dérailler la reprise économique, selon lui. En 2021, il note que 50 % des nouvelles hypothèques sont à taux variables. Avec autant de ménages exposés à l'augmentation des taux, la Banque du Canada ne peut pas aller trop vite, selon lui.
Investir plus près de la maison
Dans ce contexte, M. Marion surpondère les actions canadiennes. Il souligne que le S&P/TSX, l'indice phare de la Bourse de Toronto, s'échange à près de 14 fois les prévisions de bénéfices des analystes pour les 12 prochains mois. Ce ratio est de 21 fois pour le S&P 500, qui compte les 500 plus grandes sociétés américaines cotées en Bourse.
« Par le passé, le S&P/TSX est un indice qui s'en tire bien dans un contexte d'inflation plus élevée. C'est un indice qui donne une protection contre l'inflation, plus que l'indice américain. »
L'économiste s'attend aussi à une appréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain, ce qui est défavorable pour les Canadiens qui détiennent des actifs libellés en dollars américains.
M. Marion anticipe que les bénéfices des entreprises du S&P/TSX augmenteront en moyenne de 7 % en 2022. Il croit que l'indice atteindra 22 500 points à la fin de l'année. Les grandes sociétés américaines du S&P 500, pour leur part, verraient leur bénéfice progresser à un rythme de 6,4 % en moyenne. Sa cible pour l'indice new-yorkais est de 4900 points pour 2022.
Les prévisions des stratèges de Desjardins sont un peu plus optimistes pour les deux indices. Leur cible est de 23 000 points pour le S&P/TSX, et de 5200 points pour le S&P 500.
En préférant le style valeur au style croissance, M. Ouellet favorise, pour sa part, plusieurs secteurs bien présents au Canada : les financières, les sociétés énergétiques et le secteur des matériaux.
Pour les titres de croissance, comme le secteur de la technologie, la hausse des taux d'intérêt représente un boulet, car elle diminue la valeur relative des bénéfices futurs par rapport aux obligations. On va retourner aux actions de croissance, prédit M. Ouellet. On est dans l'élan économique post-COVID, mais reste que le rythme potentiel de nos économies va revenir à la normale en 2023 ou en 2024. Dans un monde à la croissance modeste, les entreprises qui arriveront à dégager une plus forte croissance vont mériter une prime d'évaluation.