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Monday, August 2, 2021

5 ans après avoir obtenu 1,7 milliard $, Bombardier veut encore de l'aide publique - TVA Nouvelles

Cinq ans après avoir obtenu des aides financières de 1,7 milliard $ de Québec et d’Ottawa, Bombardier demande à nouveau un soutien public, cette fois-ci pour un « ambitieux » projet visant à rendre ses avions moins polluants, a appris Le Journal.

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« On a déjà soumis notre projet. On est en train d’en discuter avec [les gouvernements], mais c’est un projet assez costaud parce qu’on est très ambitieux. Alors, il faut prendre le temps de le regarder comme il faut. Ça peut prendre plusieurs mois [pour] que tout le monde soit convaincu qu’on fait la bonne chose. Nous, on l’est. [...] Ce à quoi on est en train de réfléchir, c’est vraiment des percées technologiques qui mettraient notre organisation sur la carte pour le long terme », confie le PDG de Bombardier, Éric Martel.

Pour l’instant, il n’est pas question de développer des versions entièrement électriques des jets d’affaires de l’avionneur québécois.

« Il va y avoir un amalgame de technologies, explique le dirigeant. Il ne faut pas que les gens pensent qu’il va y avoir un sauveur demain matin, une chose qui va faire que boom, les avions vont voler électrique, parce qu’on est quand même très loin d’un moteur complètement électrique pour les avions de notre catégorie. Si on parle d’un drone qui traverse le Saint-Laurent, c’est une chose, mais si on veut traverser l’Atlantique avec huit ou quinze passagers, il n’y a pas encore de moteur ni de batterie qui existe pour ça. [...] Il faut rêver, mais il faut être réaliste en même temps. Mais on travaille sur des technologies qui pourraient générer des gains substantiels pour réduire [les émissions] d’un avion d’affaires. »

M. Martel se dit bien conscient de la côte que Bombardier a à remonter pour convaincre la population que le moment est déjà venu de donner un nouveau coup de pouce à l’entreprise.

Il y a deux semaines, Bombardier était le grand absent de l’annonce d’aides financières totalisant près de 700 millions $ d’Ottawa et de Québec dans le secteur aéronautique. 

Chronique économique avec Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal Journal de Québec 

Les principaux bénéficiaires sont la montréalaise CAE (340 millions $) ainsi que les américaines Bell Textron (275 millions $) et Pratt & Whitney (70 millions $). 

Les Québécois ont encore frais à la mémoire la somme de 1,3 milliard $ que le gouvernement Couillard a versée à Bombardier en 2016 pour l’avion C Series – un investissement qui ne vaut plus que 300 millions $. 

De son côté, Ottawa a prêté 373 millions $ à Bombardier en 2017, dont 246 millions $ pour le jet de grand luxe Global 7500.

Il reste que Pratt est, et de loin, l’entreprise aéronautique qui a reçu le plus d’aide publique au Canada : environ 3,3 milliards $ depuis 1970, selon l’Institut Fraser.

« On a besoin d’un certain soutien [gouvernemental] pour rester compétitifs. Nos produits vont être bien trop chers si on est obligés de tout amortir nous-mêmes », fait valoir Éric Martel. 

Il note que ses principaux concurrents, l’américaine Gulfstream et la française Dassault, bénéficient de juteux contrats militaires.

En attendant l’arrivée de nouvelles technologies, Bombardier fait la promotion du biocarburant pour réduire les émissions des jets d’affaires, lesquels sont beaucoup plus polluants que les avions commerciaux. 

Le prix corsé de ce combustible « vert », au moins 40 % plus cher que le kérosène, est toutefois un obstacle de taille.

Arrivé en poste en avril 2020, Éric Martel a vu le cours de l’action de Bombardier être multiplié par cinq depuis la fin octobre. 

« Je suis vraiment satisfait d’où on se situe, mais il y a encore du travail à faire », dit-il.

GEN - ÉRIC MARTEL PDG DE BOMBARDIER

Photo Martin Alarie

« Les gens pensent qu’on est maintenant une petite compagnie, mais on a quand même un chiffre d’affaires de 10 milliards $. Ils pensent aussi que [l’aviation d’affaires], c’est très volatil et qu’on va grossir et rapetisser rapidement. Je pense qu’au contraire, on a une entreprise qui est beaucoup plus stable qu’avant. »

« L’activité commerciale va magnifiquement bien. [...] Pour ce qui est des commandes, des ventes, on est mieux présentement qu’avant la pandémie. »

« Je ne veux pas avoir de montagnes russes. Pour l’instant, le mot d’ordre ici, c’est stabilité. C’est important. On reconstruit notre carnet de commandes. Ce serait facile d’être tenté d’augmenter les cadences de production, mais en faisant ça, on s’induit nous-mêmes le risque d’être obligés de réajuster [à la baisse] par la suite... »

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