Les repas prêts à cuisiner génèrent encore la grande majorité des ventes chez Marché Goodfood, mais les prochains mois donneront une bonne idée de la capacité de l’épicier en ligne montréalais à diversifier ses revenus du côté des produits d’épicerie.
À partir de septembre, ce qui coïncidera avec le début du prochain exercice financier, Goodfood a l’intention de faire le maximum pour attirer de manière importante une clientèle qui voudra d’abord acheter des produits d’épicerie, a indiqué le grand patron de Goodfood, Jonathan Ferrari, au cours d’une conférence téléphonique organisée mercredi en marge de la présentation de la plus récente performance trimestrielle de l’entreprise.
« Ça sera un énorme vecteur de croissance pour nos activités », dit-il.
« Nous sommes très près du point d’inflexion où nous aurons une masse critique de produits d’épicerie qui permettra à nos clients de réaliser la plupart de leurs emplettes hebdomadaires chez nous. »
Goodfood offre aujourd’hui quelque 970 produits d’épicerie — 30 % de plus qu’au trimestre précédent — alors que l’objectif à long terme est de pouvoir offrir 4000 produits. Jonathan Ferrari estime toutefois qu’un changement pourrait se faire sentir lorsque Goodfood offrira entre 1500 et 2000 produits d’épicerie, ce qui devrait survenir au cours de l’exercice financier qui débutera à la fin de l’été.
En ce moment, seulement 10 % du chiffre d’affaires provient de la vente de produits d’épicerie. Jonathan Ferrari s’attend à ce que ce nombre augmente à 20 % durant le prochain exercice financier.
Pour y arriver, la stratégie de Goodfood est d’augmenter son offre de produits tout en améliorant son réseau de livraison au pays.
Nous sommes persuadés que la numérisation du secteur de l’alimentation au Canada n’en est qu’à ses balbutiements. On constate toujours que plus de 90 % des ventes sont réalisées dans des magasins traditionnels. On s’attend à ce qu’au cours des prochaines années, ce chiffre bascule de façon importante vers le commerce en ligne.
Jonathan Ferrari, président du conseil et chef de la direction de Goodfood
Goodfood a enregistré durant les mois de mars, avril et mai le plus important chiffre d’affaires trimestriel de sa jeune histoire. À 108 millions en trois mois, les revenus montrent une hausse de 25 % par rapport à la même période l’an passé, ce qui est supérieur aux 97 millions que prévoyaient les analystes.
Le revenu moyen par client de 339 $ a atteint un niveau record. « Ça laisse entendre que Goodfood est en mesure de maintenir les dépenses élevées des abonnés », commente l’analyste Martin Landry, de la firme Stifel/GMP. « C’est un élément très positif et ça devrait rassurer les investisseurs », ajoute-t-il dans une note envoyée à ses clients.
Si une perte nette de 2 millions est déclarée — l’équivalent de 3 cents par action —, le bénéfice brut de 38 millions est en hausse de 52 % sur un an. La perte s’avère cependant moins importante que prévu, étant donné que le consensus des experts s’articulait autour d’une perte nette de 4 cents par action.
« Goodfood demeure dans une phase de développement où les dépenses se font avant d’encaisser des revenus, ce qui crée un décalage avec la rentabilité, dit Martin Landry. La rentabilité actuelle n’est donc pas représentative de la capacité future de l’entreprise à générer des profits. »
L’action de Goodfood a gagné 12 % mercredi, à 8,77 $, à la Bourse de Toronto. Le titre affiche néanmoins toujours un recul de 40 % par rapport à son sommet de janvier.
Diversification des revenus | Goodfood « près du point d'inflexion » - La Presse
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